Vivienne Westwood au Musée des Tissus, à Lyon : les liaisons dangereuses ?

Par Renée Valet-Huguet

Lyon la traditionnelle s’ébahit devant la preuve que lui apporte Son Musée des Tissus : Vivienne Westwood, au-delà de la provoc, respire l’histoire de la mode. A exploré toutes les techniques du passé. Dite Reine du punk, elle tient aujourd’hui toute la place au royaume des tissus.

Photo tumblr

Un désir assouvi

L’exposition, la première en France dédiée à la Reine du punk, résulte d’une passion entêtée. Un certain Lee Price, britannique, s’éprend dès l’adolescence de la personnalité singulière de Vivienne Westwood, de son univers créatif qu’il rejoindra plus tard en qualité de collaborateur au sein de différentes boutiques Westwood. Surtout il collectionne, et s’attache à veiller sur l’oeuvre de sa Lady. Demeurant à Lyon, quand il veut montrer les pièces jalousement rassemblées, il vise le Musée des Tissus. Comme une évidence.
« Vivienne Westwood est éminemment moderne, parce qu’elle s’ancre dans le passé. Elle n’a pas du tout d’estime pour ces artistes contemporains qui veulent faire table rase du passé et créer à partir de rien », déclare à l’AFP Esclarmonde Monteil, directrice du musée, et commissaire de l’exposition.
Occupant malignement l’espace en entier, plus de deux cents pièces textiles, accessoires, objets d’art ou dessins.

Rude coup de pied dans la mode

« Dame Westwood » pourrait s’enorgueillir d’avoir inspiré le changement. « J’étais messianique sur le punk, voir si l’on pouvait mettre un grain de sable dans le système d’une certaine façon. » Au commencement institutrice au style vestimentaire déjà bien particulier, noctambule, elle s’échappe d’un mariage classique pour vivre la mode en liberté. Un homme l’entraîne, Malcom McLaren, le manager des Sex Pistols, qui sait flairer les tendances. Trépidation des années 70, dans une boutique sombre animée d’un juke box, la créatrice habille les rockers, crée des tee-shirts tailladés, barrés de slogans, des collections porteuses d’idées prônées par le couple ; on est sur la voie de la mode punk qu’elle impose consciencieusement. En 1974, la boutique, qui changeait de nom au gré des opportunités s’appelle SEX. Au-dedans la fièvre punk. Puis dans les années 80 Vivienne Westwood s’affranchit du provocateur McLaren. Oblique vers une mode plus expérimentale.

Photo ID de femmes

Aujourd’hui le devenir lui importe. Militante, laissant libre cours à son imagination elle pose à moitié nue pour son projet « Climate revolution », se met en cage et marche contre l’extradition de Julian Assange, placarde sur sa poitrine « Buy less », brandit son manifeste : Active resistance to propaganda. Pirate n’est-elle pas ?

L’exposition dévoile les multiples facettes de la créatrice impossible à classer ; des Sex Pistols aux défilés, sa façon de détourner les codes de l’aristocratie anglaise, ce jeu avec le savoir-faire du XVIIIe siècle.

Déroulement en cinq parties

De King’s Road aux podiums des défilés
Les débuts, de la période punk à sa première collection Pirate 1981/82.

Historicismes

Pour passion l’histoire, que la créatrice développe dans les collections du milieu des années 80 à la fin des années 90.
Dans sa collection Portrait, des corsets imprimés d’après un tableau du peintre Boucher.

Corset Boucher Collection Lee Price, photo Musée des Tissus – Sylvain Pretto
Armure. Collection Lee Price, photo ID de femmes

Anglomania

Avec son humour Vivienne Westwood détourne le fameux Teatime et les silhouettes typiques de l’aristocratie britannique. Jongle avec anticonformisme et tradition.

Dans l’atelier

Découverte des secrets de la créatrice, revendiquée autodidacte. Son goût pour la modernité à partir d’une référence historique. Sa technique originale.
Elle s’inspire du pourpoint médiéval de Charles de Blois, chef d’oeuvre du musée, exposé pour l’occasion, dont elle reprend les emmanchures à « grandes assiettes. »

Pourpoint dit  » de Charles de Blois « , France, avec une étoffe importée (d’Irak ou d’Iran) vers le milieu du XIVe siècle, photo Musée des Tissus, Pierre Verrier Veste Vivienne Westwood, Collection Vive la Cocotte, automne-hiver 1995/96, Collection Lee Price, photo Musée des Tissus, Sylvain Pretto

Fashion Activist

Vers le milieu des années 2000, avec la complicité de son mari et proche collaborateur, Andreas Kronthaler, l’engagement politique va croissant. Les défilés deviennent une sorte de tribune.
Son credo : « Achetez moins, choisissez mieux et faites durer, c’est aussi ce qu’on veut transmettre au musée », explique à l’AFP Esclarmonde Monteil.

Des Souliers comme des sculptures. Quand Vivienne Westwood élève les femmes.

Nous, nous fantasmons sur le tailleur jaune canari, tout en réfléchissant à la signification du mot courage.

Vivienne Westwood lutte à sa façon contre l’extradition de Julian Assange,

Photo de couverture : défilé World Wide Woman, automne-hiver 2011-2012 Paris, mars 2011 Crédit photo Guy Marineau

VIVIENNE WESTWOOD : ART, MODE ET SUBVERSION du 10 septembre 2020 au 17 janvier 2021 sur réservation

Musée des Tissus – 34 rue de la Charité – 69002 Lyon du mardi au samedi de 10 h à 18 h – entrée plein tarif : 12 € / réduit : 10 €

12 réflexions sur « Vivienne Westwood au Musée des Tissus, à Lyon : les liaisons dangereuses ? »

  1. Superbe article, joliment composé, qui nous permet d’en apprendre beaucoup sur le personnage et ce qu’elle a apporté.
    Bravo Renée.

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    1. Merci cher Régis. La créatrice est fascinante, et Lyon découvre à quel point elle puise dans le passé pour créer de la modernité. Merci encore pour le partage de l’article sur ton blog. Ce geste me touche.

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  2. Et en plus Lee Price (mon voisin!) est un type fort sympathique, malin comme un singe et beau comme Tarzan! Je vais courir voir l’expo…

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    1. Oui, cours voir l’expo, tu en apprendras plus sur ton voisin, je l’ai rencontré à la visite presse, et photographié, je t’enverrai la photo. J’aime cette passion qu’il porte à l’indocile Vivienne W. Quelle coïncidence en tous cas, ce voisinage.

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  3. Hâte de voir l’expo, merci Renée, délicieux article!

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    1. Merci Ana. Oui, l’expo ne peut que vous plaire!

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  4. Choisissez le beau, il durera ! Luxe, création et écologie, même combat ! Merci pour ce bel et riche article et sa géniale conclusion. Amitiés, Danielle

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    1. Je suis vraiment contente, Danielle, que tu explores ainsi les articles qui m’ont donné du plaisir aussi bien à écrire que dans les recherches qui s’imposaient. Là ce fut extraordinaire. Cette exposition… Que j’ai vue plusieurs fois, la dernière fois ce fut pour accueillir de jeunes créateurs belges et un de leurs professeurs, lequel avait été lauréat du Grand Prix du Livre de Mode (dont j’avais la charge. Le livre a comme titre : Les Belges, une histoire de mode inattendue) Cela fait partie des choses que je fais, amicalement, avec l’Université de la Mode. Et pour ce faire, je travaillais dans un bureau qui se trouve au fabuleux et rare Musée des Tissus! Chanceuse ne suis-je pas!!!

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  5. Une femme extraordinaire aperçue en reportage à la télévision. Ce qui m’a fait penser à toi. J’adore le dos de la veste et le double des épaulettes. Bonnes fêtes de fin d’année à toi et tes proches. Amitiés. Geneviève

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    1. Merci de tes pensées, Geneviève. Je suis contente que tu apprécies cette femme hors du commun. Ces créations donnent envie de les porter. Oh ! oui, cette veste. Vraiment l’expo était splendide, et si étonnante. Bonne fin d’année à vous tous, et prends bien soin de toi. Amitiés. Renée

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